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Les heures souterraines

de Delphine de Vigan


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Les heures souterraines

de Delphine de Vigan
Genre : Roman.


Chaque jour, Mathilde prend la ligne 9, puis la ligne 1, puis le RER. Chaque jour, elle effectue les mêmes gestes, emprunte les mêmes couloirs, monte dans les mêmes trains. Chaque jour, elle pointe, à la même heure, dans une entreprise où on ne l’attend plus. Car depuis quelques mois, Mathilde n’a plus rien à faire. Alors, elle laisse couler les heures. Ces heures dont elle ne parle pas, ces heures dont elle a honte. Thibault travaille pour les Urgences Médicales de Paris. Chaque jour, il monte dans sa voiture, se rend aux adresses que le standard lui indique. Il est coincé dans un embouteillage, attend derrière un camion, cherche une place. Chaque jour, des gens l’attendent qui parfois ne verront que lui. Thibault connaît mieux que quiconque les petites maladies et les grands désastres, la vitesse de la ville et l’immense solitude qu’elle abrite. Mathilde et Thibault ne se connaissent pas. Ils ne sont que deux silhouettes parmi des millions. Deux silhouettes qui pourraient se rencontrer, se percuter, ou seulement se croiser.

Chaque jour, Mathilde prend la ligne 9, puis la ligne 1, puis le RER. Chaque jour, elle effectue les mêmes gestes, emprunte les mêmes couloirs, monte dans les mêmes trains. Chaque jour, elle pointe, à la même heure, dans une entreprise où on ne l’attend plus. Car depuis quelques mois, Mathilde n’a plus rien à faire. Alors, elle laisse couler les heures. Ces heures dont elle ne parle pas, ces heures dont elle a honte. Thibault travaille pour les Urgences Médicales de Paris. Chaque jour, il monte dans sa voiture, se rend aux adresses que le standard lui indique. Il est coincé dans un embouteillage, attend derrière un camion, cherche une place. Chaque jour, des gens l’attendent qui parfois ne verront que lui. Thibault connaît mieux que quiconque les petites maladies et les grands désastres, la vitesse de la ville et l’immense solitude qu’elle abrite. Mathilde et Thibault ne se connaissent pas. Ils ne sont que deux silhouettes parmi des millions. Deux silhouettes qui pourraient se rencontrer, se percuter, ou seulement se croiser.